5 bienfaits de la lecture

La lecture est une activité agréable et bonne pour la santé. Petit tour d’horizon de ses principaux bienfaits.

Un loisir unique

La lecture, une fois bien apprivoisée, est l’un des meilleures loisirs. Rien ne vaut la sensation d’être plongé dans un livre pendant des heures et de découvrir des univers et des vies différents. La sensation est incomparable avec les autres médias audiovisuels, que ce soit le cinéma, les jeux, etc. car ici notre imagination prime sur le reste, ce qui fait que chaque représentation est forcément propre à un individu, et donc aboutit à une expérience unique. Les grands lecteurs vous le confirmeront : la lecture est un loisir incomparable.

Un bienfait pour votre cerveau

La lecture est une activité qui stimule énormément le cerveau. Ce bienfait s’explique par le fait que, loin d’être passif, le lecteur réalise une action complexe et bénéfique pour lui. Lire, c’est faire travailler son cerveau : cela renforce la connectivité neuronale. C’est excellent pour la mémoire mais également pour la concentration.

Plus on lit, plus on renforce sa capacité à se concentrer sur une tâche précise. Un bénéfice immense à l’heure actuelle, où nous avons tendance à changer d’activité en permanence à cause des écrans qui nous entourent, ce qui réduit considérablement notre capacité à rester concentré.

Se cultiver

La lecture, outre le fait d’être un loisir, est aussi une excellent vecteur d’apprentissage. L’activité en elle-même exerce notre cerveau, mais on peut également apprendre énormément grâce aux livres. Que ce soit les sujets de société, les sciences, l’histoire, etc. un large panel d’ouvrages peut nous permettre d’accroître nos connaissances ou de nous faire découvrir de nouvelles choses.

En effet, la vulgarisation passe souvent par le livre. Mais de manière plus générale, chaque ouvrage, qu’il ait un but pédagogique ou non, nous permet de nous cultiver. Un bienfait pour chacune de vos lectures, donc.

Cela améliore l’orthographe et le vocabulaire

C’est l’un des apports les plus importants de la lecture. Lire permet d’augmenter son vocabulaire, un point essentiel de nos jours. Car à l’heure où le langage parlé tend à se réduire par l’utilisation de mots fourre-tout, et qu’une baisse drastique des mots employés atteint toutes les catégories de la population, il est utile, si ce n’est essentiel, de lire afin d’enrichir son vocabulaire et de maintenir un lien avec le langage écrit. Car plus on connaît de mots, plus on affermit sa pensée.

La lecture est également bénéfique pour l’orthographe. Même sans y faire attention, notre cerveau retient l’orthographe d’un mot à force de le lire.

Se relaxer

Enfin, la lecture est une activité extrêmement relaxante. Bien qu’elle stimule fortement notre cerveau, elle permet, paradoxalement, de se détendre et d’évacuer notre stress. Loin d’être une activité excitante, elle est à privilégier le soir pour favoriser notre sommeil, à l’inverse des écrans qui retardent le processus d’endormissement.

J’espère que ces arguments, pour la plupart déjà connus, vous vont inciter à lire ou vous convaincre de continuer sur cette voie. Retrouvez ici nos dernières recommandations de lecture.

Par Edouard Hespel

Comment j’ai appris à lire

Extrait de La Mémoire de Marion Editons Am. Paris 2017

Je n’aime que les histoires qui commencent très mal et qui finissent bien. Dès la première page, le héros doit être dans une situation épouvantable et la dernière nous confirmer qu’il a triomphé des méchants, passé les épreuves avec succès et conquis la princesse qu’il n’attendait plus. Si un enfant un peu perdu se trouve sur sa route, c’est encore mieux.

De nobis fabula narratum. Cette histoire, c’est la mienne.

Sauf que la dernière page, je l’attends toujours.

Une légende indienne raconte l’histoire d’un oiseau qui, parce qu’il est né sans patte, vole sans jamais se poser.

Moi, ça fait une éternité que je vole en rond et à l’instar de l’épistémologie soufie de Nasreddin Hodja, je continue de chercher mes clés sous le réverbère du dehors parce que c’est éclairé, alors que je les ai perdues chez moi où il fait noir.

Mais pour rentrer à la maison, il faut un jour en être parti.

Et avoir une maison…

Les Américains et moi débarquâmes en France à peu près à la même époque, mais pas au même endroit. Eux sur les côtes normandes et moi perdu, vagissant, au fond d’une impasse du 19e arrondissement de Paris. Pourquoi je parle des Américains ? Parce qu’en dehors de la date d’arrivée, on avait en commun de traîner salement les pieds pour faire notre entrée dans ce qui risquait pour eux de devenir l’autre monde, et pour moi le nouveau.

Quelque temps, plus tard, on me plaça en nourrice dans cette même Normandie où je retrouvais les traces de ces compagnons inconnus.

Ne sachant que faire de moi dans la journée, les braves gens qui m’hébergeaient m’avaient mis à l’école du village parce qu’on me savait très doux. Cette école ne comportait qu’une classe. Au premier rang, les futurs certificats d’études. Les Grands. Au second rang, une autre classe. Et ainsi de suite. Au dernier banc, dans le fond, tout seul, un minot de soixante-dix centimètres.

Moi tout seul. Sur une ligne. Comme celle-ci.

On m’avait confié deux crayons. Un rouge et un noir. Et une feuille de papier avec laquelle il fallait faire la semaine. Alain Fournier devait rigoler de là-haut en m’observant.

Je ne soufflais mot de la journée, et l’institutrice de louer mon calme et ma sagesse. Je lui fichais une paix royale.

Au bout de l’année, on s’aperçut que je savais lire, écrire, et correctement compter. J’avais fait mon profit des cours destinés aux grands des premiers rangs sans avoir prononcé un mot.

Je compris mal pourquoi on trouva cela étonnant. On organisa un samedi une cérémonie à l’intention du sous-préfet – les distractions étaient rares – et on me remit la médaille du travail devant un public amusé par cette sorte de gentil petit monstre qui à deux ans et neuf mois lut d’une traite un poème sans ânonner un seul mot. Pour moi, seule la médaille me ravissait. Elle brillait d’un tel éclat et j’en étais si enchanté que ma détresse fut à la mesure de ma joie lorsqu’on me la reprit le lundi suivant sous le prétexte qu’il n’y en avait qu’une pour « l’école ». Je pleurais tant qu’on craignit un moment que je ne fonde.

Les heures noires étaient devant moi.

À la fin de l’année, je fus arraché à cet univers dont j’étais devenu le Petit Prince et surtout à cette nourrice qui était devenue ma mère. Maman-Marie. À la gare qui nous sépara, je perdis connaissance. On dut me porter dans le wagon. C’était vraiment moche.

L’école maternelle de la ville qui m’accueillit – je n’avais pas trois ans – vit le prince perdre sa couronne et le lettré son savoir pour retrouver en guise de trône un pot obligatoire à heures fixes.

Moi qui lisais Ronsard dans le texte :  » quand vous serez bien vieille le soir à la chandelle, direz chantant mes vers et … »

Humiliation. Rejet. Différence.

Privé de guide, d’aide et d’attention, j’en vins à simuler la régression.

Mon père qui était d’une nature violente soigna cette régression à sa manière.

J’aurais à la rigueur accepté cette attitude – j’avais déjà intégré que la justice n’existait pas -, mais j’admis mal qu’on me privât de l’amour de ma nourrice.

Ma mère qui n’était pas méchante, mais tremblait sous la férule de mon tyranneau de père me disait en cachette que Maman-Marie reviendrait un jour par avion.

J’ai guetté le ciel pendant des mois.

Cinquante ans plus tard, je guette encore.

Où sont mes pattes? Je n’ai pas dit béquilles, car j’en ai rencontré des nourrices. Toutes plus magiques les unes que les autres. Mais ces femmes, je ne les ai jamais pénétrées, non plus véritablement observées, ni non plus aimées ou détestées à fond. Je les ai feuilletées. Parfois, je me suis jeté sur elles, quand le besoin de me faire aimer devenait insupportable. Et si les épouser en leur faisant un enfant leur faisait plaisir, pourquoi pas?

Il me faut donc accepter que par elles, semblablement feuilleté, à mon tour je ne sois que feuillets. Quelques feuillets.

Écrirons-nous jamais le livre ensemble ?

Par Gary Généreux

5 livres pour partir à l’aventure !

Retrouvez aujourd’hui une sélection de 5 livres pour partir à l’aventure. En adéquation avec notre précédent article pour vous aider à reprendre la lecture, nous avons privilégié 5 récits courts, mais de qualité, avec en plus, 5 films pour prolonger l’expérience.

En route pour l’aventure au Pays imaginaire avec Peter Pan

Classique parmi les classiques, l’histoire de Peter Pan, avant d’être un des films d’animation Disney les plus connus, est à l’origine une pièce de théâtre de J. M. Barrie, qu’il a adapté par la suite en court roman. Si tout le monde connaît les principaux éléments de l’histoire – le Pays imaginaire, le Capitaine Crochet, les enfants perdus, etc. – peu en connaissent la portée symbolique. L’histoire de Peter Pan est un récit sur l’aventure, la mort, sur l’oubli, et bien évidemment, sur la peur de grandir.

Courte, brève et intense, l’histoire de Peter Pan et de Wendy est facile à lire tout en étant profonde à analyser. Le récit reprend les fondements de nombreux autres histoires : des enfants ordinaires sont emmenés vers un monde merveilleux. Mais le récit prête en réalité moins à une évasion purement fantaisiste, qu’à une allégorie de nos angoisses personnelles. Et la réflexion sur l’enfance et le temps qui passe lui permet d’être lu à tout âge, mais à chaque fois, avec un point de vue sans cesse renouvelé.

Attention toutefois, comme le récit est très court, certaines éditions ajoutent en amont Peter Pan dans les jardins de Kensington, qui raconte les origines du célèbre enfant. Cette nouvelle, quoique loin d’être inintéressante, n’est pas aussi profonde que l’œuvre phare et contredit même certains points de celle-ci. Nous vous conseillons plutôt de la lire après.

Le film bonus : HOOK. Sorti en 1991, le film de Steven Spielberg n’a pas fait l’unanimité. Pourtant, le scénario, très inventif, imagine un Peter qui a quitté le Pays imaginaire, et devenu père de famille et avocat, et a tout oublié de son passé. Mais ses enfants sont capturés par le Capitaine Crochet, toujours vivant. Il va devoir, malgré lui, retourner au Pays imaginaire et renouer avec ses origines. Une façon de raconter une nouvelle histoire tout en reprenant les mêmes thématiques. Un petit bijou porté par un Robin Williams très inspiré dans le rôle de Peter Pan et d’un Dustin Hoffman, hilarant en Capitaine Crochet.

Voyage en Amazonie avec Le Vieux qui Lisait des Romans d’Amour

En pleine Amazonie, un petit village est terrorisé par les attaques sauvages d’un félin qui n’hésite pas à attaquer et à tuer des hommes. On demande alors à un vieil homme veuf, Bolívar, ami des Shuars, le peuple autochtone qui vit dans la forêt, de trouver et d’éliminer cette bête. Celle-ci n’est autre qu’une mère rendue folle par le massacre de ses petits par des braconniers.

Ce roman de Luis Sepúlveda, qui reprend le mythe d’animaux mangeurs d’hommes qui parsèment l’histoire de l’humanité , parfois réels – les Lions de Tsavo, la Tigresse de Champawat, etc – parfois toujours teinté de mystères, comme la Bête du Gévaudan , se présente comme un anti-Moby Dick. Ici, point de capitaine Achab, avide de vengeance, mais un homme seul, nostalgique plein de tendresses envers la nature et l’animal devenu fou. Le récit, quoique profondément tragique, ne fait pas l’économie d’un ton humoristique bienvenu. Un classique à découvrir sans plus tarder.

Le film bonus : Le chef d’œuvre de Luis Sepúlveda a déjà été adapté, mais le film est loin d’être du même niveau. Privilégiez plutôt Le Monstre de Taganyika de Patrice Faye (le père de l’écrivain et chanteur Gael Faye). Ce documentaire suit la véritable expédition de Patrice qui traque Gustave, un redoutable crocodile, responsable de centaines de morts au Burundi.

À la rencontre du Magicien d’Oz pour une grande aventure

Autre grand classique, Le Magicien d’Oz de Lyman Frank Baum raconte l’histoire de Dorothy et de son chien Toto, pris dans une tornade, qui se retrouvent au pays d’Oz, bien loin de leur Kansas. Simple, drôle et parfois émouvant, ce conte pour enfant se lit d’une traite. On se prend d’affection pour les personnages tout en se sentant investi dans leurs aventures rocambolesques.

Le film bonus : Le Magicien d’Oz de Victor Flemming. Ce grand classique du cinéma n’a pas vieilli. À voir absolument si ce n’est pas déjà fait.

En pleine jungle avec Mowgli

Une fois de plus, oubliez la version Disney ! Le Livre de la Jungle de Rudyard Kipling qui raconte, entre autre, l’histoire du petit garçon Mowgli, élevé par des loups, est bien différent de la version du studio américain, grandement édulcorée. Si les grands principes sont présents puisqu’il est avant tout question d’un affrontement entre Mowgli et Shere Khan, le tigre qui s’est juré de le manger, les péripéties prennent parfois des chemins divergents. Et le village des hommes, loin d’être la fin de l’histoire, ne fait que relancer l’intrigue.

À noter également que tous les chapitres ne concernent pas Mowgli. Le Livre de la Jungle comporte en effet des nouvelles qui se passent dans des lieux et des temps différents, parfois bien loin de la jungle ! Un lien subsiste cependant : elles racontent toutes l’aventure et l’exploit d’animaux hors du commun.

Le film bonus : Mowgli d’Andy Serkis. Le célèbre acteur, spécialisé dans le motion capture (il a joué Gollum, King Kong,…), nous livre une adaptation captivante et plutôt fidèle de l’œuvre originale, tout en lui apportant quelques modifications majeures. Cruel et poignant comme le livre, Mowgli n’est pas un film accessible au plus petit, bien au contraire. À voir pour ceux qui veulent découvrir d’autres aspects de cette histoire.

Sur la piste de l’Île au trésor

Quand on pense à l’aventure, on pense bien souvent aux récits de pirates. Et L’Île au trésor de Robert Louis Stevenson fait référence en la matière. Le jeune Jim Hawkins se retrouve sur la piste d’un somptueux trésor à bord de l’Hispaniola. Mais le sympathique cuisinier du navire, John Silver, semble cacher sa véritable nature et ses réelles intentions…

Si le roman de Stevenson est le plus long de cette liste – plus de 200 pages -, il n’en demeure pas moins captivant et rapide à lire tant les péripéties et les rebondissements ponctuent l’ouvrage. Un classique qui plaira à tout le monde.

Le film bonus : Cette fois, c’est la version Disney, La Planète au Trésor qui est méconnue et éclipsée par l’original. Pourtant ce film d’animation sorti en 2002 est absolument exceptionnel, et les effets visuels en surprendront plus d’un, même encore aujourd’hui. Loin du manichéisme dont nous a accoutumé la célèbre firme américaine, le film prend des risques et a eu l’intelligence de retranscrire cette aventure d’époque dans un univers futuriste et spatial.

Dans un style similaire, quoique plus sombre et intense, vous pouvez également voir Titan AE de Don Bluth qui reprend de nombreux éléments de l’histoire original sans pour autant en être une véritable adaptation.

J’espère que cette liste vous inspirera pour vos futures lectures et vos prochains visionnages. Si vous avez d’autres suggestions pour partir à l’aventure, n’hésitez pas à nous en faire part.

Par Edouard Hespel